domingo, 13 de março de 2011

Rien n'est précaire comme vivre

J’ARRIVE OÙ JE SUIS ÉTRANGER

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon

Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux

Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus

Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps

C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie

C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux

O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées

Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger

Louis Aragon

Cantado por Jean Ferrat


Está disponível na net uma tradução para português de Laiz Luz Oliveira (Brasil)

2 comentários:

Cláudia Tomazi - Brasil disse...

Por vezes, apenas exploramos a arte em aventura e benefício da condição de sua interpretação, sendo que espaços galgam expressões que podem revelar a face atemporal cujo entendimento e a perspectiva avançam linhas do que se possa intitular como desconhecidas ou, não propriamente estudadas, outro sim, reservadas à fragmentação da consciência. As letras das canções contêm muitos significados, além da freqüência sonora. Então, por vezes, avançamos as fronteiras de um universo que supostamente entendemos para o reverso da composição, que sutilmente desdobra-se por uma cifra aleatória aos sentidos da percepção, mas, comum pelas veredas do conhecimento humano onde a memória reserva uma fonte inesgotável de saber.

Muito especial.

Cláudia disse...

Reverso

Pensei que estaria lá,
mas, cá estou.
Por saber onde estive,
é que restou...

Se estou lá ou cá,
do que voltou.
É estar livre,
em saber quem sou.

Estando velado, já não vou.
Ou, quando fui e não voltei,
mas, se fiquei já não sou.

Do pensamento que levou,
e para tanto é que sei,
que já fui e voltei.